7 juin 2007

"Children of the sun", premiers frémissements d'une nouvelle ère.

Chronique Totorienne.

L'intérêt d'un film de surf réside souvent moins dans l'action pure qui s'y déroule que dans le sentiment que ce film représente une époque. Et il est d'autant plus important que cette époque est une charnière.
Or, c'est bien le cas de "Children of the sun", un film de 1968, qui se déroule en Nouvelle-Zélande et en Australie, avec quelques-uns des surfers les plus talentueux de l'époque, comme Bob McTavish et le fantasque kneeboarder californien George Greenough.

Epoque charnière car les planches lourdes et peu maniables ont fait place depuis peu à des "pigs" (planches au maître bau situé à l'arrière, beaucoup plus maniables) plus légers aux rails nettement plus fins, qui rendent le surf beaucoup plus agressif, moins statique.

De plus, les dérives ont subi une tranformation incroyable; on est passé de véritables "morceaux de bois" très épais et rigides à des dérives fines, translucides car fabriquées en fibre de verre, et très souples. Elle permettent une relance dans les virages impensable jusque-là.

Ainsi, les surfers trouvent des trajectoires qu'ils ne pouvaient même pas rêver quelques années plus tôt.
C'est particulièrement vrai de Greenough, qui, lors de deux sessions sur une droite parfaite, démontre qu'il avait au moins 15 ans d'avance.
Grâce à son "Velo", son kneeboard entièrement en fibre de verre, il passe des sections incroyables, place des virages extrêmement serrés en haut de vague, que l'on ne verra égalés par les surfers "debout" qu'au début des années 80.

Pour le reste, le film est dans la veine du mythique "Endless summer", tant sur le plan du scénario (une bande de surfers sympathiques roulent de spot en spot dans une vieille guimbarde, et font les clowns de temps en temps), que de la musique, une ritournelle instrumentale un peu nunuche mais tenace signée "The Music Convention".
Les spots surfés vont d'incroyables vagues de pointe néo-zélandaises glacées (affrontées sans combinaison la plupart du temps, mais avec un grand feu sur la plage pour se réchauffer entre deux vagues...) à des paradis tropicaux du type Noosa Heads, en passant pas des beach breaks miteux et tout petits, tout juste prétextes à une trempette rigolarde.

Comme dans beaucoup de films de l'époque, on n'échappe pas à une séquence "sous substances" qui montre les protagonistes en train de ricaner sottement après une partie de cuisine expérimentale.
Un peu daté, mais finalement bien dans l'époque, et donc bien à sa place dans ce film.

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